Les tissus

Par Nathalie Dugré, conseillère designer et formatrice à La Galerie du Meuble

 

Ça y est ! Votre choix est fait ! Vous avez décidé de vous procurer un nouveau mobilier de salon, et cette fois, vous avez opté pour le tissu. Évidemment, votre souhait le plus cher est que celui-ci soit résistant, ne se décolore pas, et conserve son apparence pour plusieurs années.

 

Comment savoir si un tissu résistera plus qu’un autre ? 

 

Depuis quelques années, certains manufacturiers font inscrire derrière chaque échantillon de tissu, un nombre, par exemple, 35 000, et à côté la mention « doubles frottements », Martindale, ou Wyzenbeek (terme utilisé aux États-Unis). Qu’est-ce que cela signifie ?

Le Martindale est une unité de mesure servant à quantifier la résistance à l’abrasion sur les tissus. La machinerie utilisée effectue un travail à intervalles de 5000 cycles. Plus le chiffre est élevé, plus le tissu a résisté à l’abrasion. Pour un usage résidentiel, une norme d’au moins 15 000 doubles frottements est exigée. Pour une utilisation quotidienne, 45 000 à 50 000 doubles frottements sont fortement recommandés. Dans le domaine commercial, une norme minimale de 100 000 est exigée.

Un tissu résistant sera certes recherché, mais qu’en est-il de la résistance à la lumière ? La cote, chez certaines compagnies se situe de 1 à 8. Un tissu portant le chiffre 8 résistera très bien à la lumière alors que celui coté 1, perdra ses couleurs rapidement. Les tissus les plus résistants à la lumière sont les tissus « Sunbrella », créés pour les aménagements extérieurs et intérieurs et bénéficient d’une garantie de 10 ans. Ce ne sont pas toutes les compagnies d’ameublement qui offrent ce tissu, mais certaines permettent au consommateur de commander leur propre tissu, de le faire parvenir à la compagnie et celle-ci fabriquera le mobilier avec ce tissu. Dans l’industrie du meuble, l’expression utilisée est « COM », c’est-à-dire, « customer’s own material ».

 

 

Un tissu à l’apparence impeccable sera aussi exempt de peluches. Il existe une norme dans l’industrie du textile pour mesurer le boulochage du tissu. La cote étant de 1 à 5 ; 1 caractérisant un tissu qui bouloche beaucoup et 5, pas du tout. Le terme bouloche se traduit en anglais par le mot « pilling ». Le lin et la soie tendent à moins boulocher que le coton, le polyester, le nylon, l’acrylique et la laine. Toutefois, les fibres de la laine, ont tendance à produire une fine mousse qui finira par se détacher d’elle-même du tissu.

La composition d’un tissu est primordiale à considérer lors de vos achats. Le coton, fibre naturelle d’origine végétale, sur lequel les couleurs sont vives et éclatantes, doit s’allier à des fibres synthétiques, sinon il aura une durée de vie courte pour un usage quotidien intense. La viscose, douce au toucher, a tendance à jaunir, lorsqu’exposée aux rayons UV. Le polyester et le polypropylène, fibres synthétiques au même titre que la viscose, ajoutent robustesse et longue durée à vos tissus. Le polyester s’électrise facilement, il se salit donc rapidement. Son élasticité est excellente ; il ne se froisse pas. Sa teinture est difficile, car il est peu absorbant. Tout comme le polypropylène, il est très résistant à l’abrasion. Il ne se décolore pas facilement au soleil, alors que le polypropylène résiste moins bien aux UV.

Derrière la plupart des échantillons de tissu, vous retrouverez les pourcentages de chaque fibre utilisée pour la composition de tissu choisi. Un tissu extrêmement résistant pourrait être composé d’un pourcentage élevé de fibres d’origine synthétique et d’un pourcentage moins élevé de fibres végétales.

Après avoir déniché le tissu convenant à votre style de vie et dont la couleur se marie à votre décor, il importe de connaître de type du textile choisi.

Si vous choisissez un jacquard, il s’agit d’un tissu obtenu par l’enchevêtrement de fils disposés dans la chaîne et la trame. On parle donc d’un effet de tissage et non de motifs imprimés sur le tissu. Celui-ci possède du relief et une certaine richesse.

Le chiné est un tissu tissé à partir de fils de plusieurs couleurs alternées, donnant un effet bigarré. Si on vous parle d’un chintz, il s’agit d’un coton robuste enduit d’un apprêt spécial qui lui procure un effet glacé. Le velours est la partie rasée d’une fourrure ou d’un tissu. Boudé depuis plusieurs années, il effectue un retour en force comme revêtement pour les canapés.

L’ultra-suède n’est pas issu d’une peau de vachette, mais bien d’une fibre synthétique imitant le suède. Ce tissu composé à 80 % de polyester et de 20 % de polyuréthane est extrêmement résistant aux taches et à la décoloration. Son toucher est très doux et il est offert dans une vaste gamme de coloris.

Face à toutes les options offertes au consommateur, il importe de bien entretenir le tissu d’ameublement. La poussière étant un abrasif, il est conseillé de passer l’aspirateur sur vos canapés afin de leur procurer une durée de vie plus longue. De plus, il est impératif de les protéger des rayons UV et des sources de chaleur, tels radiateurs et foyers. Enfin, l’achat d’un plan de service offrant le nettoyage de taches vous procurera la paix d’esprit.

Apprécié pour sa douceur, sa chaleur et son confort visuel, le tissu s’avère un matériau de choix pour une salle de séjour accueillante et feutrée.